L’appel du paysage
Et puis l’automne est venu, j’ai ressenti l’appel d’un plus lointain paysage.
Parti pour Cabrières! Là bas, je connais un endroit du bout du monde au pied du Luberon où un champ d’oliviers centenaires entourés de pins m’attend. Il est spécialement taillé pour moi par un paysan qui est devenu un ami.
Salomé a fixé mon installation sur un de ses clichés.
Je suis toujours un peu agacé d’avoir un regard derrière moi, mais je lui ai donné mon accord. Elle effectue une sorte de petit reportage. Parfois elle et moi nous oublions : et moi, ce qu’elle est venue faire là, et elle qui se met à regarder le tableau avec une attention presque trop rêveuse.Qu’elle me pardonne si parfois je le lui dis :
– oh ! Salomé, j’ai l’impression que tu me déranges !
Bien vite elle se remet à son attention photographique. Salomé m’est précieuse, un être rare qui comprend à demi-mot les tracas d’artiste. Humble et talentueuse.
J’esquisse au fusain le sujet de ma future peinture. La réussirai-je ? Je peins d’abord le ciel.
Salomé regarde partout avec son œil de photographe !
Mes doigts me servent pour trouver la bonne teinte. Elle ne rate pas l’occasion de les photographier !
Le travail avance. Je pense qu’à ce moment-là je n’ai pas encore décollé mon derrière de mon trépied! La couleur du sol me donne quelques soucis car je le trouve un peu trop rouge… « C’est une peinture que je suis en train d’exécuter, pas une photographie ! »
Oui, finalement il ne faut pas trop s’inquiéter de ça et penser à l’harmonie générale.
Je me suis décidé à signer le tableau laissant derrière moi une fois pour toutes, du moins sur celui là, mes recherches, mes décisions et mes doutes, mes luttes intérieures.
Salomé nous délivre un drôle de point de vue sur la toile…
L’œuvre est achevée et me voilà en train de poser pour la postérité !
Sur un autre tableau je tenterai de faire le sol un peu plus jaune. Mais c’en sera un autre. La perfection n’existe pas et c’est tant mieux : ainsi je reviendrai.
fred
j,ai découvert votre oeuvre cet été et suis tombée sous le charme . une carte de visite emportée et ce
matin tranquille et avec le recul nécessaire vous accompagnez pour mon plus grand bonheur mon petit déjeuner ;
merci je reviendrai vous voir.